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Communauté des pays de langue portugaise

Sommet de la CPLP sur fond de crise en Guinée-Bissau

Les chefs d’Etat du Portugal, du Brésil, de l’Angola, du Mozambique, de Sao Tomé et Principe, du Cap-Vert et du Timor Oriental se réunissent vendredi 20 juillet au Mozambique, qui prend la présidence de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP). A la veille de ce sommet sur fond de crise bissau-guinéenne, Domingos Simoes Pereira, secrétaire de la CPLP, dresse un bilan positif de ses quatre ans de mandat et revient sur la situation en Guinée-Bissau.

Le secrétaire exécutif de la Communauté des pays de langue portugaise Domingos Simoes Pereira.
Le secrétaire exécutif de la Communauté des pays de langue portugaise Domingos Simoes Pereira. RFI/Marie-Line Darcy
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Vous êtes le secrétaire de direction de la CPLP depuis quatre ans. Quel bilan dressez-vous de l’action de l’organisation pendant cette période ?

Nous avons gagné en maturité, je crois. En 2009, au sommet de Sao Tomé, nous avons créé l’assemblée parlementaire qui est désormais associée à nos discussions juridico-légales. Nous appliquons ainsi à nous-mêmes le principe inscrit dans nos statuts de la consolidation des régimes démocratiques. La constitution de l’assemblée parlementaire est fondamentale pour faire progresser deux axes directeurs : le statut de citoyen de la CPLP, et la libre circulation des personnes au sein de la communauté. Nous n’en sommes qu’aux balbutiements : chaque pays membre doit procéder à des changements législatifs internes.

Vous êtes plutôt satisfait du modèle de coopération établi pour la santé...

Oui, car notre programme de santé repose sur une vision partagée par tous les pays de la CPLP, où l’unanimité est exigée pour toute décision. Nous avons désigné l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme partenaire principal et nous avons confié à l’Institut d’hygiène et médecine tropicale du Portugal et à l’Institut Oswaldo Cruz du Brésil, la mise en place du programme. Une stratégie, des partenariats et une action de terrain : c’est ce modèle que nous allons proposer pour tous nos programmes. Notamment la sécurité alimentaire, dossier central du sommet de Maputo.

La question de la Guinée-Bissau est aussi au cœur de la réunion. Quelle est la position de la CPLP ?

Après le coup d’Etat du 12 avril 2012, nous avons publié une déclaration dans laquelle la CPLP reconnaît que les ex-dirigeants ou les dirigeants légitimes si on veut, sont nos interlocuteurs. Mais c’est une situation compliquée. Car si nous voulons accélérer le processus de normalisation en Guinée-Bissau, nous devons pouvoir nous adresser au pouvoir en place depuis le 12 avril. D’un côté, un principe, de l’autre une vision pragmatique si nous voulons faire évoluer les lignes d’influence. La situation est inédite et compliquée. Il faudra l’inscrire dans nos statuts pour faciliter les choses dans le futur.

Mais sur le plan politique et diplomatique, que veulent les chefs d’Etat et de gouvernement de la CPLP ?

Nous avons un rôle de conseil auprès des dirigeants de nos pays. C’est à Maputo que les résolutions, les recommandations et les décisions seront prises sur la Guinée-Bissau comme sur la Guinée équatoriale, dont la demande d’adhésion sera examinée.

La question bissau-guinéenne a provoqué pour la première fois un incident entre votre communauté et la Cédéao. Qu’en est-il ?

Nous reconnaissons le principe de subsidiarité confié à la Cédéao par l’Union africaine, chargée elle-même par l’ONU d‘intervenir au niveau régional. Au sein de la CPLP, il y a eu consensus sur la position à adopter face à Bissau. Mais nous ne sommes pas d’accord avec certaines dispositions prises sur le terrain par la Cédéao. Nous en avons donc référé au Conseil de sécurité de l’ONU qui, dans sa résolution 2 048, confirme la Cédéao dans son rôle d’acteur principal dans la région, mais lui demande de coordonner ses actions avec l’Union africaine, l’Union européenne et la CPLP. C’est désormais très clair.

Autre dossier : la Guinée équatoriale ?

La CPLP a mené plusieurs missions en Guinée équatoriale. D’abord pour faire comprendre aux dirigeants de ce pays ce que nous exigeons pour être membre de la CPLP. Mais aussi pour rappeler que nous sommes régis par des principes qui vont dans le sens de ce que dit l’ONU : l’abolition de la peine de mort et la liberté d’expression par exemple. La Guinée équatoriale nous a invités à aller vérifier ses arguments, mais le peu d’information mis à disposition indique que les progrès sont insuffisants.

Réunion extraordinaire à Lisbonne

Une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères des pays de la CPLP s’est tenue à Lisbonne le 11 juillet afin de préparer le sommet de Maputo. Les chefs de la diplomatie ont réaffirmé au siège de la CPLP dans la capitale portugaise qu’ils reconnaissent comme interlocuteurs les autorités élues de Guinée-Bissau, et ont jugé insuffisants les progrès en Guinée équatoriale. Le pays devrait maintenir son statut d’observateur.

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