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Football

Avec l’Algérien Youcef Atal, vive le «One, two, three»

Habituel défenseur, Youcef Atal a fait plus que jouer les utilités en attaque dimanche 28 avril lors du match de son club Nice contre Guingamp. L’Algérien a tout simplement inscrit un triplé pour les Aiglons (3-0). Une grosse prestation qui met un peu plus en lumière l’un des meilleurs joueurs de cette saison en France.

Youcef Atal lors de la rencontre face à l'En Avant Guingamp, le 28 avril 2019.
Youcef Atal lors de la rencontre face à l'En Avant Guingamp, le 28 avril 2019. YANN COATSALIOU / AFP
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Presque 34 ans. La dernière fois qu’un footballeur algérien a inscrit un triplé en Ligue 1, c’était le 12 octobre 1985 lors d’une rencontre entre Laval et Toulouse. Chérif Oudjani, 20 ans à l’époque, battait trois fois le gardien du TFC Philippe Bergeroo et offrait la victoire aux siens (3-2). Depuis, plus rien… jusqu’à ce dimanche 28 avril 2019.

Pour accueillir Guingamp lors de la 34e journée de Ligue 1, l’OGC Nice, toujours aussi démunie dans le secteur offensif, doit bricoler. Patrick Vieira, l’entraîneur azuréen, fait monter son habituel latéral droit, Youcef Atal, au poste d’ailier gauche. L’essai est un coup de maître. Une jolie volée du gauche (9e), un rush en solitaire gagnant sur près de 70 mètres (68e) et un ballon taclé du pied droit (73e), et voilà le n°20 niçois auteur d’un triplé (3-0).

Et dire qu’avant ce match, l’OGC Nice avait la plus mauvaise attaque du championnat (23 buts marqués en 33 journées) et n’avait inscrit deux buts dans une seule rencontre qu’à quatre reprises seulement…

Un défenseur fan de dribbles et un finisseur très adroit

Tout défenseur qu’il est, Youcef Atal n’en demeure pas moins efficace face au but adverse. Avec ce triplé, il devient co-meilleur buteur de Nice avec six réalisations, soit autant que son coéquipier attaquant Allan Saint-Maximin. « Je suis très heureux, c’est mon premier triplé. Chaque fois que tu marques, tu as envie de recommencer », souriait-il après le coup de sifflet final. L’Algérien préfère son poste de latéral droit mais rend service volontiers s’il y a des trous à combler en attaque.

Sur son second but, le Fennec a fait forte impression en remontant la moitié du terrain et en concluant lui-même, en déséquilibre, d’un petit ballon piqué du pied droit. « J’avais déjà marqué sur des actions similaires où tu passes un, puis deux adversaires et que tu veux aller au bout », a-t-il rappelé. Les fans de la sélection algérienne n’ont sans doute pas oublié son premier – et pour l’instant unique – but international marqué en novembre dernier face au Togo, en match éliminatoire pour la CAN 2019 (4-1). Parti de son couloir droit, il avait là aussi parcouru la moitié du terrain avant de repiquer dans l’axe et d’enrouler une superbe frappe.

Le gaucher n’est pas un défenseur adepte du principe de prudence avant tout. En janvier dernier, le quotidien L’Équipe s’intéressait à son jeu et notait qu’il dribblait énormément, autant que les attaquants Hatem Ben Arfa et Neymar (63 dribbles à l’époque). Même au niveau européen, il était dans les six meilleurs dribbleurs, au milieu d’Eden Hazard, Lionel Messi et Allan Saint-Maximin. Sa panoplie de qualités fait de lui l’une des révélations de la saison, mais le mérite de cette réussite revient aussi au staff niçois qui est allé le chercher en Belgique.

Nice veut conserver sa pépite

Né en Algérie et formé à Paradou, un club d’Alger, Youcef Atal a vu sa carrière s’accélérer à l’été 2017 quand le club de Courtrai, en Belgique, l’a attiré sous la forme de prêt. En Jupiler Pro League, les premiers pas furent bien difficiles. Une fracture de la pommette gauche et une opération à un genou l’ont tenu éloigné des terrains pendant longtemps. L’adaptation au football belge a pris du temps aussi. Mais en une poignée d’apparitions, le défenseur a séduit Courtrai… et les scouts de Nice. Sitôt l’option d’achat de 500 000 euros levée par le club belge, les Aiglons se sont mis en tête de recruter ce joueur à fort potentiel. Et ils y sont parvenus l’été dernier, moyennant 3 millions d’euros.

Débarqué en France avec l’étiquette d’inconnu, voilà Youcef Atal un peu plus affublé de celle de révélation après cette saison très réussie et ce triplé historique. « Il est en train de progresser. On voit son agressivité pour être au bon endroit pour marquer », applaudit Patrick Vieira, qui rappelle toutefois que l’Algérien n’est pas à vendre. Un avertissement logique, car les clubs intéressés par ses services ne vont pas manquer.

« Il ne bougera pas l’année prochaine », a prévenu le nouveau directeur technique de Nice, Gilles Grimandi, début avril. C’était avant l’exploit dominical du défenseur-buteur. La vérité d’un jour n’est pas forcément celle de demain, surtout en football. Sans oublier que Youcef Atal aura aussi la CAN en Égypte avec les Fennecs pour briller. Que ce soit à Nice ou ailleurs, l’international algérien devrait encore faire parler de lui dans les semaines et mois à venir.

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