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Football

CAN 2019: l’Egypte désignée hôte grâce à son influence et à sa volonté

L’Egypte a obtenu l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations 2019 grâce à son influence au sein de la Confédération africaine de football (CAF) et à la profonde envie de ses dirigeants d’accueillir le tournoi pour la cinquième fois. L’Afrique du Sud, l’autre candidate, s’est en revanche montrée trop hésitante.

Le président de la Fédération égyptienne de football, Hany Abo Rida.
Le président de la Fédération égyptienne de football, Hany Abo Rida. Mohamed el-Shahed / AFP
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De notre envoyé spécial à Dakar,

Hany Abo Rida, le président de la Fédération égyptienne de football (EFA), multiplie les selfies avec les journalistes de son pays, ce 8 janvier 2019 à l’hôtel Terrou-Bi de Dakar. L’ex-star du foot égyptien, Mohamed Aboutrika, est aussi là et se prête avec joie au jeu des photos. Bref, les sourires et les rires sont de rigueur du côté nord-africain.

Cette scène se déroule pourtant… avant la désignation du pays-hôte de la CAN 2019 par le Comité exécutif (ComEx) de la Confédération africaine de football (CAF). A l’inverse, le président de la Fédération sud-africaine (SAFA) Danny Jordaan déambule, seul, dans le hall, avant la réunion décisive du ComEx. Le puissant patron de la SAFA affiche même son habituelle mine renfrognée.Le contraste entre les deux candidats pour remplacer le Cameroun est saisissant. Et l’issue semble déjà évidente. Mais la confusion n’en règne pas moins, lorsque le conciliabule de la CAF s’achève. C'est la foire d'empoigne pour rentrer dans la salle et entendre (enfin) la décision de la bouche du président de la CAF, Ahmad.

« Après avoir écouté le cabinet d’audit Roland Berger [1], après avoir analysé la situation, après avoir écouté les deux candidats, nous sommes passés au vote, a expliqué le Malgache. Aujourd’hui, je suis heureux de vous annoncer que c’est l’Egypte qui va accueillir la CAN 2019 ».

Un pays motivé et influent

Contrairement à la Fédération sud-africaine, qui n’avait ni un soutien très net de la part de son gouvernement, ni un budget pour accueillir la CAN 2019, l’Egypte a affiché d’emblée son envie d’abriter la compétition pour la cinquième fois de son histoire. Ce que confirme Ahmad au micro de RFI : « Dans l’autre dossier, il n’y avait pas d’engagement de la part du gouvernement. Il n’y a pas de garantie ni d’engagement énorme du gouvernement. Tandis que dans le cas de l’Egypte, il y a l’engagement du Premier ministre et par-dessus tout un budget qui a déjà été alloué. Puis l’explication du cabinet d’audit Roland Berger [1] a été très claire concernant le fait que les infrastructures des deux pays se valent. »

Ces derniers mois, les Egyptiens avaient en outre multiplié les signes d’intérêt envers l’organisation de la CAN 2019. Mais toujours avec discrétion. Car le Maroc, pays très influent à la CAF, était pressenti pour succéder au Cameroun. Aussi, lorsque les Marocains ont décidé de ne pas se présenter, Hany Abo Rida et son gouvernement ont sauté sur l’occasion.

Cette victoire de l’Egypte récompense par ailleurs un allié fidèle d’Ahmad. C’est notamment grâce au soutien de l’EFA que le Malgache avait pu battre le Camerounais Issa Hayatou pour la présidence de la CAF, en mars 2017. La mise à l’écart du Cameroun, désigné hôte de la CAN 2019 sous Hayatou, aura profité à un des pays qui a contribué à sa chute, après 29 années de règne.


[1] Le cabinet Roland Berger a été chargé par la CAF d'évaluer l'état des travaux camerounais, puis d'évaluer les candidatures des pays voulant remplaçer le Cameroun.

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